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02/11/2009

Miction accomplie

Le promeneur inspiré, divaguant au cœur de Fontainebleau, ne manquera pas de pousser le petit portail de fer qui jouxte le bureau de poste – sur la droite, là… non, plus loin… voilà, c’est ça. Vous êtes dans le jardin de Diane, qui tire son nom d’une fontaine représentant la divine chasseresse. Majesté des arbres, quiétude des pelouses, courbes subtiles des allées à l’anglaise : tout ici n’est que luxe, calme, volupté et toutes ces sortes de choses.

Qu’on se figure la fameuse Diane, grandeur nature, marchant flanquée d’un jeune chevreuil et tirant une flèche du carquois qu’elle porte sur l’épaule droite. La scène est présentée sur un piédestal cylindrique, lui-même posé sur un parallélépipède de dimensions respectables (l’ensemble mesure bien trois mètres cinquante) et dont les quatre faces sont ornées d’autant de têtes de cerfs en trophée. Le cylindre supérieur ayant un diamètre nettement inférieur à la surface du carré sur lequel il repose, il restait suffisamment de place pour loger quatre chiens, un dans chaque coin – quatre superbes chiens de chasse aux muscles saillants, posément assis.

Placides, le regard fixé sur la ligne bleue des Vosges, ces canidés pensifs urinent continûment.

C’est qu’il fallait bien que l’eau de la fontaine sortît de quelque part. Les cerfs contribuent eux aussi - en crachant. En revanche, on conçoit qu’il eût été malséant d’exploiter les sacrés orifices de la divine chasseresse. Et c’est ainsi qu’à la grande joie des petits enfants, les molosses font pipi devant tout le monde.

Or il advient parfois qu’un pigeon vienne s’abreuver directement à la source canine, dont la hauteur et le débit lui siéent à merveille. L’effet produit, discrètement pornographe, est assez cocasse. Les mères de familles regardent ailleurs. Les vieux messieurs rient sous cape. L’hilarité des collégiens est sans borne.

 

La preuve.

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