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20/01/2009

Pillons sans vergogne les bons auteurs

"[...]One way of looking at speech is to say that it is a constant stratagem to cover nakedness.
We have heard many times that tired, grimy phrase: 'Failure of communication'... and this phrase has been attached to my work quite consistently. I believe the contrary. I think that we communicate only too well, in our silence, in what is unsaid, and that what takes place is a continual evasion, desperate rear-guard attempts to keep ourselves to ourselves. Communication is too alarming. To enter into someone else's life is too frightening. To disclose the poverty within us is too fearsome a possibility."

Harold Pinter.


Bon, ben j'ai plus rien à dire, moi, du coup.

18/01/2009

Histoire sans histoire

Ce serait l’histoire d’un homme qui n’a pas d’histoire, enfin c'est-à-dire qu’il n’estime pas en avoir une, il n’a pas le sentiment d’en valoir la peine je veux dire, et je sais que tu es nombreux à savoir ce que je veux dire. Nombreuses aussi, peut-être, ça je ne sais pas vraiment, je me demande parfois, en tout cas lui il aurait ce sentiment-là, même pas le sentiment d’être inutile, même pas un sentiment sur lequel il serait au fond possible de se lamenter, une sorte de tristesse très profonde mais assez noble quelque part, du rien de chez Chopin disons. Mais non en fait, juste rien du tout, une certaine vacuité, oui, mais à condition d’y penser. Comme on se donne rarement la peine de penser, la plupart du temps cette sensation se résume à rien du tout, et ça fait déjà beaucoup de mots pour le dire. Est-ce une façon d’exister ? Il aimerait bien, ce serait déjà ça, mais il n’y croit pas trop.

Ce serait, quand même, l’histoire de quelqu’un à qui il arrive quelque chose, vu qu’il serait déraisonnable d’attendre d’un lecteur qu’il ou elle s’intéressât à * un personnage à qui, en plus de n’être rien, il n’arrive pas grand-chose.
Il semblerait, pourtant, qu’il ne lui arrivera rien. C’est bien dommage, mais c’est dans l’ordre des choses. Son créateur est parti étendre le linge, en même temps il a cuisiné un petit frichti qu’il va ingérer sous peu ; voilà, les vapeurs de l’alcool se dissipent et ce personnage n’aura pas eu le temps – ou l’énergie, ou le talent – d’exister.




* Il maitriserait assez bien, ce personnage qui parle de lui même à la troisième personne, l’imparfait du subjonctif – nullement par affectation mais bien par conformisme, car s’il se targue de faire des phrases pas nécessairement académiques, il entend respecter la concordance des temps au même titre qu’il est très scrupuleux question limitations de vitesse. On a besoin de valeurs, sans ça tout fout le camp, c’est assez simple à comprendre mais lui constate avec un étonnement sans cesse renouvelé que cela semble échapper à la plupart de ses contemporains. Comme la concordance des temps mais là c’est moins grave. Donc, l’imparfait du subjonctif, ok, en revanche le hiatus est assez mal venu mais il perd le fil et ça l’énerve. Il se demande s’il faudrait boire encore un peu maintenant, puisqu’à l’évidence c’est parce qu’il est un peu saoûl (et seul) qu’est né ce bout de texte non prémédité – important, ça, la non-préméditation, c’est peut-être le début d’une urgence, et c’est ce qui compte l’urgence quand on écrit. Le besoin d’écrire. Pffrrrtt.